Julie accepte un emploi dans un Centre d’animation pour personnes touchées d’une déficience intellectuelle. « Y’a juste quand je travaille que ma vie s’arrange avec la vie. » Mais il y a au Centre un Raymond. Raymond de Chandler. Qui déchiquette du papier du matin au soir. Comme on déchiquette des souvenirs ou du présent trop accaparant. « …pis là, je lui ai dit, à la mort, qu’elle était mieux de pas venir me voir parce que j’allais la passer dans ma machine. »
Raymond qui raconte aussi de drôles d’histoires. Puisées à un passé douteux. Ou à un présent aussi froid qu’un crime d’hiver.
Jeune enseignante de mathématiques dans une école de l’arrière-pays, Laurie est amoureuse d’un garçon de sa génération qui, comme beaucoup d’autres, se voit davantage en prédateur qu’en compagnon enamouré : une fois sa proie séduite, il s’en désintéresse, et d’autant plus facilement qu’il lui a fait un enfant. D’où le titre du roman: Pour l’homme jeune d’aujourd’hui, la femme n’est-elle qu’une pute conforme, c’est-à-dire un corps-objet dont on se débarrasse une fois qu’on a obtenu ce qu’on voulait de lui ?
Dans une petite municipalité de l’arrière-pays gaspésien, un tueur de pigeons défraie la chronique locale, celle que tiennent deux lesbiennes, l’une forte de taille et de gueule, l’autre maigre comme un bretzel et toujours en train de renoter. Ce n’est pas la matière qui leur manque : des pères alcooliques batteurs de femmes, des enfants rebelles et délinquants, des édiles municipaux nuls et dérisoires, des bigotes et une prostituée. Tous sont reliés les uns aux autres, mais pour quel destin? Dans une écriture qui se démarque de celle de ses camarades écrivaines, Anick Fortin nous invite à un étrange et fascinant voyage au bout de la nuit.
Élevée par une mère qui court la galipote et qu’un cancer incurable afflige, la Blasphème est une enfant qui vit dans un hiver de force que Réjean Ducharme ne renierait pas. Quand la mère, n’en pouvant plus de souffrir, lui demandera de l’assassiner, l’Univers entier de la Blasphème basculera dans une énorme tempête de mots et d’actes forcenés dont la littérature québécoise nous offre peu d’exemples.